p303 - La schistosomose cutan?e (15 observations collig?es dans un service de m?decine interne). Particularit?s cliniques et efficacit? th?rapeutique de 40 mg/kgp de Praziquantel? en prise unique
I?Cisse?(1), M?Dembele?(1), AT?Sidibe?(1), HA?Traore?(1), S?Keita?(2), A?Croue?(3), JP?Saint-Andre?(3)
(1)Service de M?decine Interne, H?pital National du Point G, Bamako, Mali
(2)Service de Dermato-Leprologie, Institut Marchoux, Bamako, Mali
(3)Service d'Anatomie Pathologique, CHU d'Angers, Angers.
Mots cl?s : Schistosomoses (praziquantel). Praziquantel (Schistosomose).
Introduction
Les schistosomoses ou bilharzioses sont des affections vermineuses dues ? des tr?matodes du genre Schistosoma Weindland (1858). Elles constituent un probl?me de sant? publique sous-estim?e ? cause d'une r?partition g?ographique irr?guli?re, de l'end?micit? et d'une ?volution chronique. La forme cutan?e est une des multiples localisations ?rratiques [1] du parasite ou de son oeuf par embolisation [2]. Ce travail se proposait de pr?ciser la fr?quence de l'affection, ses caract?res cliniques et l'efficacit? d'une prise unique de 40 mg/kgp de Praziquantel?.
Malades
Ont ?t? inclus les patients ayant des l?sions dermatologiques suspectes?: papules pigment?es, prurigineuses ou non, de taille, de si?ge et de disposition variables. Une biopsie cutan?e ? la recherche du granulome bilharzien de Hoeppli, associ?e ? la biopsie de la muqueuse rectale (BMR) et la pr?sence d'oeufs clairs en constituaient le diagnostic direct. La s?rologie bilharzienne (h?maglutination indirecte) positive et une hyper?osinophilie > 500 cellules/mm3 avaient une valeur diagnostique indirecte. Les s?rologies des virus de l'immuno-d?ficience (VIH) type 1 et 2 ont ?t? syst?matiques avec le consentement ?clair? du patient comme ? leur inclusion dans l'?tude. L'?chographie abdominopelvienne recherchait les complications.
R?sultats
Nous avons collig? 15 observations cliniques dans une ?tude prospective de mars 1998 ? f?vrier 1999, soit plus d'un cas par mois (n < 30). Le sex ratio ?tait de 1,5 en faveur des hommes (9/6) et l'?ge moyen ?tait 27,6 ans (9-52). La classe modale la plus affect?e ?tait la «?9-19?». La localisation pr?pond?rante ?tait thoraco-abdominale 8/15. Il a ?t? observ? une localisation m?tam?rique du flanc gauche et un ph?nom?ne de Koebner d?v?lopp? sur une cicatrice de scarification ombilicale. La dur?e moyenne d'?volution des l?sions ?tait de 13,6 ? 7 mois. Cinq cas d'imp?tiginisation ont ?t? observ?s chez les patients ?g?s de moins de 20 ans et quatre cas adulte d'ecz?matisation iatrog?nique. Le granulome bilharzien ?tait constant 15/15. La s?rologie bilharzienne ?tait positive chez tous les patients. La BMR a montr? des oeufs clairs de Schistosoma haematobium 12/15 et S mansoni 3/15 souvent associ?s ? des oeufs noirs (6/15). L'hyper?osinophilie ?tait >= 1 250 ?l?ments dans tous les cas. Les s?rologies VIH 1et 2 ?taient n?gatives. Les l?sions ont regress?s avec la prise unique de 40 mg/kgp sans exc?der 5 comprim?s en 38 jours ? 15. Une pigmentation persiste apr?s 6 mois en moyenne.
Discussion
Nous rapportons deux formes cliniques non encore d?crites?: la m?tam?risation et l'isomorphisme l?sionnel. La localisation p?rin?o-g?nitale et les l?sions en ?claboussure n'ont ?t? r?trouv?es contrairement ? l'?tude de Grossetete [3]. Comme N'Zoukoudi-N'doundou [2], nous n'avons pas trouv? d'asssociation entre la schistosomose et l'infection VIH, ni avec le lichen plan. L'imp?tiginisation par d?ficit d'hygi?ne et l'ecz?matisation secondaire ? la tradith?rapie sont des complications peu fr?quentes car les l?sions bilharziennes sont rarement ulc?r?es. La prise unique de Praziquantel? est efficace [1], car aucun patient apr?s 3 ans de recul n'a fait d'autre ?pisode m?me extra-cutan?. La d?tection des antig?nes sp?cifiques circulants (deriv?s du tube digestif) anodique CAA et cathodique CCA par Elisa n'?tait pas faisable. Elle est plus sp?cifique car mieux correl?e ? la charge parasitaire en plus de l'int?r?t ?pid?miologique dans la surveillance de l'efficacit? du traitement de masse [2]. «?L'urbanisation?» de la bilharziose n?cessite une meilleure connaissance de la forme cutan?e par les m?decins non sp?cialistes en zone d'end?mie pour un traitement pr?coce ?pargnant des complications visc?rales de l'affection non retrouv?es chez nos patients.
[1] Nozais P, Pichard E, Develoux M, Gentilini M. Les localisations ectopiques des bilharzioses. Arch Anat Cytol Pathol 1983?; 31?: 241-5.
[2] De Gentile L, Cimon B, Chabasse D. Schistosomoses. Encycl Med Chir, Maladies infectieuses 8-513-A-10,1996.
[3] Grossetete E, Pichard E, Diabate I, Keita S. Manifestations cutan?es des schistosomes. A propos de 24 observations au Mali. Bull Soc Pathol Exot 1989?; 82?: 225-32.

