p261 - Fonctionnement d'un observatoire confraternel d'effets ind?sirables aux cosm?tiques. Analyse des signaux re?us en 2000, 2001, 2002
M?Vigan?(1), A?Pons Guiraud?(2), C?Le Coz?(3), B?Milpied-Homsi?(4), H?Assier Bonnet?(5), P?Girardin?(1), A?Barbaud?(6), A?Dellesmes-Lengrand?(7), A?Goossens?(8), A?Nassif?(9), M?Avenel Audran?(10), N?Raison Peyron?(11), R?seau de Vigilance en Dermato-Allertgologie du Groupe d'Etudes et de Recherche en Dermato-Allergologie (REVIDAL-GERDA)
(1)Service de Dermatologie, CHRU Saint Jacques, Besan?on
(2)Service de Dermatologie, H?pital Saint Louis, Paris
(3)Service de Dermatologie, H?pital Civil, Strasbourg
(4)Service de Dermatologie, H?tel Dieu, Nantes
(5)Service de Dermatologie, H?pital Henri Mondor, Creteil
(6)Service de Dermatologie, H?pital Fournier, Nancy
(7)Cabinet Priv?, 12 Rue Sadi Carnot, Armentieres
(8)Service de Dermatologie, U.Z. H?pitak Saint Raphael, Leuven, Belgique
(9)Service de Dermatologie A, H?pital Cochin-Tarnier, Paris
(10)Service de Dermatologie, CHU d'Angers, Angers
(11)Service de Dermatologie, CHU Saint Eloi, Montpellier.
Mots cl?s : Cosm?tiques (effets ind?sirables). Cosm?tovigilance.
Introduction
Une des causes possibles de la sous d?claration en cosm?tovigilance [1] est le manque de motivation de la part des praticiens. Dans l'observatoire confraternel pr?sent?, la motivation des praticiens est l'acc?l?ration de la connaissance par chacun des ?v?nements ind?sirables (EI) pour am?liorer leur reconnaissance et la prise en charge des patients. Ce travail fait le point sur les signaux re?us en 2000, 2001, 2002, afin de r?pondre ? la question?: la motivation m?dicale (?change entre praticiens) est elle un bon «?moteur?» pour «?observer?» les EI aux cosm?tiques??
Mat?riel et m?thode
L'observatoire recueille des signaux d'EI aux cosm?tiques envoy?s par les dermatologues qui observent des cas «?qui les ?tonnent?». La plupart des EI signal?s sont des r?actions allergiques?: soit le produit fini responsable de la pathologie a eu un test positif, soit l'histoire clinique est ?vocatrice, soit le patient a un test positif avec un allerg?ne de l'allergoth?que, et la liste «?INGREDIENTS?» sur l'emballage permet de rep?rer l'allerg?ne dans un produit du patient. Les diff?rents praticiens de l'observatoire sont tenus au courant des signaux r?guli?rement?: ils sont motiv?s par les informations qu'ils en tirent pour leur pratique quotidienne. Nous avons analys? tous les signaux re?us par l'observatoire du premier janvier 2000 au premier janvier 2003.
R?sultats
42 praticiens ont signal? 304 patients?; 223 femmes, 34 hommes, 77 de sexe non pr?cis?, ?g?s de 6 mois ? 77 ans. Il s'agissait de 12 r?actions de type imm?diat, 271 de type retard?, 11 d'autre type. Localisations?: t?te 141 (paupi?res 49, l?vres 9, cuir chevelu 12), tronc, cou et membres 68, mains 20, aisselles 12, g?n?ralis?e 7, non pr?cis?e 49 (le plus souvent «?aggravation de dermatite atopique?»). 398 produits?: Utilis?s pour le visage 188 (cr?mes 67, rouges ? l?vres, sticks 31, maquillages paupi?res 31, cr?mes teint?es 20, laits lotions 20, gommages masques 8, moussants 5, produits de rasage 4, d?pigmentants 1, autobronzants 1), le corps 58 (?mollients 31, gels douche 20, amincissants 2, savons 5), le cuir chevelu 38 (shampooings 25, frisage d?frisage 5, teintures 4, anti-chutes 2, laques 2), les jambes 31 (d?pilatoire 14, lingette 17), aisselles 14 (d?odorant), les mains 15 (cr?me 3, vernis ? ongles 11, ongles artificiels 1), bouche 1. Produits d'usage incertain (le nom du produit ne suffit pas ? l'identifier) 6. Et aussi?: parfums 30, produits solaires 15, tatouage au «?faux henn?» 2.
Discussion
Cet observatoire est une r?alisation originale. Les signaux ne sont envoy?s qu'? l'initiative du praticien qui d?sire faire conna?tre rapidement son cas ? ses coll?gues, tous les cas observ?s ne sont donc pas transmis. Les signaux transmis par fax ou par email sont bien document?s sur la pathologie, les tests positifs, l'?ge et le sexe sont les seules donn?es parfois manquantes. Les praticiens sont pour la plupart des dermato-allergologues (les signaux ont une sorte de label de qualit? li? ? la «?sur sp?cialit?»). Le nombre de cas et de produits signal?s est bien sup?rieur ? ce qui a ?t? publi? ant?rieurement [1]. Une ?pid?mie de r?actions ? un produit d?pilatoire a pu ?tre rep?r? d?s son apparition [2], une publication collective d'allergie au shellac a ?t? faite [3]. Cet observatoire fond? sur la communication entre praticiens fait la preuve de l'int?r?t de ce type de communication pour recueillir des donn?es?; Les biais sont ?vidents?; s'il peut servir «?d'?veil de vigilance?», il ne peut servir ? faire des ?tudes ?pid?miologiques.
[1] Berne B, Bostrom A, Grahnen AF, Tammela M. Adverse effects of cosmetics and toiletries reported to the swedish Medical Products Agency 1989-1994. Contact Dermatitis 1996?; 34?: 359-62.
[2] Goossens A, Milpied-Homsi B, Le Coz C. An epidemic of allergic contact dermatitis from epilating products. Contact Dermatitis 2001?; 45?: 360.
[3] Le Coz CJ, Leclere JM, Arnoult E, Raison-Peyron N, Pons-Guiraud A et al. Allergic contact dermatitis from shellac in mascara. Contact Dermatitis 2002?; 46?: 149-52.

