p245 - Toxidermie lich?no?de ? l'imatinib
C?Roux?(1), AM?Boisseau-Garsaud?(1), I?Saint-Cyr?(1), R?H?l?non?(1), D?Quist?(1), C?Delaunay?(2)
(1)Service de Dermatologie, CHU de Fort-de-France, Fort-de-France, Martinique
(2)Service de M?decine Interne, CHU de Fort-de-France, Fort-de-France, Martinique.
Mots cl?s : Toxidermie (imatinib). Imatinib.
Introduction
L'imatinib (Glivec?) appartient ? une nouvelle classe th?rapeutique utilis?e pour le traitement de la leuc?mie my?lo?de chronique (LMC) et de certaines leuc?mies lympho?des aigues. Il inhibe s?lectivement le signal de transduction tumoral secondaire ? l'expression du chromosome Philadelphie (translocation 9-22) chez ces patients. Les effets secondaires cutan?s de ce m?dicament sont fr?quents mais des toxidermies lich?no?des ont ?t? tr?s rarement d?crites. Un seul cas avec atteinte buccale a ?t? rapport? dans la litt?rature en 2002 [1]. Nous rapportons une seconde observation ? type de lichen cutan?.
Observation
Une femme de 52 ans, pr?sentant une LMC depuis 5 ans, en ?chec th?rapeutique apr?s chimioth?rapie (persistance de polya?nopathies et spl?nom?galie) est trait?e par imatinib (400 mg/j). Deux mois apr?s le d?but du traitement, apparait une ?ruption cutan?e diss?min?e sur le tronc, les membres et le visage, sans atteinte muqueuse, faite de papules violines de petite taille, prurigineuses, ?vocatrices de lichen plan. La biopsie cutan?e confirme le diagnostic de lichen plan en montrant un ?piderme hyperplasique et hyperk?ratosique, une basale d?coup?e en arcades avec un infiltrat lymphocutaire dermique superficiel ? limite inf?rieure nette. Il existe une exocytose focale et quelques n?croses k?ratinocytaires. L'arr?t du m?dicament a permis la dispartition de l'?ruption, sans autre traitement local, en 1 ? 2 mois.
Commentaires
Des r?actions cutan?es ? l'imatinib semblent fr?quentes et surviennent chez 11 ? 67?% des patients selon les s?ries [2, 3]. Il s'agit surtout de rash maculo-papuleux, parfois de purpura, pustuloses, ulc?rations ou prurit. Des toxidermies plus graves ont ?t? d?crites?: dermatites exfoliatives, pustuloses g?n?ralis?es [4], n?crolyse ?pidermique [5]. L'aspect de toxidermie lich?no?de avec des l?sions cutan?es ?voquant cliniquement et histologiquement un lichen plan n'a pas ?t? d?crit en dehors d'une atteinte buccale islo?e chez une femme de 72 ans [1]. Chez notre patiente, l'?tude des crit?res d'imputabilit?, en particulier la chronologie de l'?ruption et la gu?rison spontan?e plaident en faveur de la responsabilit? du m?dicament. Pour des raisons ?thiques, l'imatinib n'a pas ?t? r?introduit.
[1] Lim DS, Muir J. Oral lichenoid reaction to imatinib. Dermatology 2002?; 205?: 169-171.
[2] Valeyrie L, Bastuji-Garin S, Revuz J et al. Adverse cutaneous reactios to imatinib (STI571) in Philadelphia chromosome-positive leukemias?: a prospective study of 54 patients. J Am Acad Dermatol 2003?; 48?: 201-6.
[3] Druker BJ, Talpaz M, Resta DJ et al. Efficacy and safety of a speciic inhibitor of the BCR-ABL tyrosine kinase in chronic myeloid leukemia. N Engl J Med 2001?; 344?: 1031-37.
[4] Brouard MC, Prins C, Mach-Pascual S et al. Acute generalized exanthematous pustulosis associated with STI571 in appatient with chronic myeloid leukemia. Dermatology 2001?; 203?: 57-9.
[5] Schaich M, Schakel K, Illmer T et al. Severe epidermal necrolysis after treatment with imatinib and consecutive allogenic hematopoietic stem cell transplantation. Ann Hematol 2003?; 82?: 303-4.

