p168 - Candidose cutan?e invasive du pr?matur?: 2 cas
D?Lebas?(1), D?Staumont?(1), N?Kacet?(2), P?Thomas?(1), B?Catteau?(1)
(1)Clinique de Dermatologie, H?pital Claude Huriez, Lille
(2)Service de M?decine N?onatale, H?pital Jeanne de Flandre, Lille.
Mots cl?s : Candidose cutan?e (pr?maturit?) (enfant).
Introduction
La candidose cutan?e invasive du grand pr?matur? est une entit? clinique de description r?cente dont l'incidence est en constante augmentation du fait des progr?s consid?rables de la r?animation n?onatale. Elle est associ?e ? une morbidit? et une mortalit? importantes de par son atteinte syst?mique. Nous rapportons ici deux observations de cette affection.
Observations
Cas 1
Un nouveau-n? de 650 grammes naissait par voie basse ? 25 semaines d'am?norrh?e dans un contexte d'infection maternelle. L'enfant ?tait intub?e en salle d'accouchement et b?n?ficiait de surfactant pulmonaire pour une maladie des membranes hyalines. Elle ?tait ensuite admise en r?animation n?onatale o? une antibioth?rapie ? large spectre ?tait initi?e. 7 jours apr?s son admission, elle pr?sentait des plages inflammatoires ? la limite de l'?rosion, du si?ge, du dos et de la racine des membres inf?rieurs squameuses en p?riph?rie et dans les plis, recouvertes d'enduit blanch?tre. Les pr?l?vements r?alis?s mettaient en ?vidence la pr?sence de Candida albicans au niveau du cath?ter veineux ombilical et dans les h?mocultures. Un traitement antifongique g?n?ral par Ancotil? (Flucytosine) et Abelcept? (Amphot?ricine B) ?tait alors instaur? associ? ? des soins locaux antiseptiques cutan?s. L'?volution ?tait favorable sous traitement.
Cas 2
Un gar?on de 680 grammes n? par voie basse ? 24 semaines d'am?norrh?e suite ? un accouchement pr?matur? ?tait pris en charge en r?animation n?onatale. Intub?, il recevait du surfactant pulmonaire pour une maladie des membranes hyalines, un cath?ter veineux ombilical ?tait pos?. 9 jours apr?s son admission apparaissaient des nappes inflammatoires puis squamo-cro?teuses fissuraires des plis et du si?ge. Une pneumopathie ?tait ?galement mise en ?vidence. Du Candida albicans ?tait retrouv? dans la trach?e et les urines permettant le diagnostic de candidose syst?mique. Un traitement parent?ral antifongique et des soins locaux permettaient une ?volution favorable.
Commentaires
La candidose cutan?e invasive est une maladie du pr?matur? de moins de 1?000 grammes. Son aspect clinique ?voque une br?lure du premier degr? avec plaques mal limit?es, atteignant plus fr?quemment le bas du dos, le si?ge(plus volontiers les zones convexes des fesses), le thorax et l'abdomen. Parfois surviennent des ph?nom?nes de fissuration et d'?rosion. Le tableau prend parfois un aspect d?squamatif en lambeau pouvant alors en imposer pour une n?crolyse ?pidermique staphylococcique [1]. Les pustules satellites classiquement observ?es dans les intertrigos candidosiques sont absentes. Les facteurs de risques de cette affection sont l'accouchement par voie basse, l'administration de st?ro?des et l'hyperglyc?mie. La gravit? du tableau est conditionn?e par l'existence de localisations profondes. La peau est probablement la porte d'entr?e de l'infection car, ? ce stade du d?veloppement foetal, sa fonction de barri?re n'est pas encore totalement acquise. En effet, l'?piderme est alors fin avec peu d'assises cellulaires et les cr?tes ?pidermiques sont peu prononc?es. Ces particularit?s histologiques expliquent vraisemblablement la pr?sentation clinique. La prise en charge r?animatoire de ces nouveaux-n?s entra?ne des l?sions cutan?es permettant l'invasion puis la diffusion h?matog?ne du Candida albicans [2]. Le traitement repose sur des antifongiques intraveineux ainsi que des soins locaux antiseptiques. La baisse de l'incidence de ces candidoses invasives n?cessite des mesures visant ? renforcer la fonction de barri?re de la peau de ces grands pr?matur?s.
[1] Baley JE et al. Systemic candidosis?: cutaneous manifestations in low birth weight infants. Pediatrics 1988?; 82?: 211-5.
[2] Rowen JL et al. Invasive fungal dermatitis in the (1000-gram neonate. Pediatrics 1995?; 95?: 682-97.



