Présentation des communications

c78 - Prise en charge des patients en fin de vie dans un service de dermatologie

P?Carvalho?(1), P?Young?(1), L?Froment?(2), P?Joly?(1)

(1)Clinique Dermatologique, H?pital Charles Nicolle, CHU, Rouen
(2)D?partement d'Epid?miologie et de Sant? Publique, H?pital Charles Nicolle, CHU, Rouen.

Mots cl?s : Dermatologie (fin de vie en). Soins palliatifs (dermatologie).


Introduction

La prise en charge des patients en soins palliatifs s'est v?ritablement d?velopp?e en France sous l'impulsion de la Circulaire Minist?rielle du 26 ao?t 1986 relative ? l'organisation des soins et ? l'accompagnement des malades en phase terminale. La dermatologie g?n?re une forte activit? de canc?rologie. Ainsi, dans notre CHU, elle occupe la 4e place des services prenant en charge des cancers. Le but de cette ?tude a ?t? d'?tudier l'?volution de la prise en charge des patients en fin de vie accueillis dans un service hospitalo-universitaire de dermatologie sur une p?riode de 10 ans.

Mat?riel et m?thodes

Nous avons ?tudi? r?trospectivement les dossiers des patients d?c?d?s dans le service de dermatologie, durant deux p?riodes espac?es de 10 ans, du 1er janvier 1990 au 31 d?cembre 1992, puis du 1er janvier 2000 au 31 d?cembre 2002. Les renseignements not?s concernaient les donn?es d?mographiques (?ge, sexe, provenance), les ant?c?dents, le motif d'hospitalisation, la dur?e d'hospitalisation, les traitements introduits durant le s?jour, les soins particuliers r?alis?s et le recours ?ventuel ? une ?quipe mobile de soins palliatifs.

R?sultats

Le nombre de patient d?c?d?s dans le service a ?t? multipli? par 3 depuis ces dix derni?res ann?es. De 1990 ? 1992 on d?nombrait 27 patients d?c?d?s dans le service (soit 9 par an) contre 75 patients d?c?d?s (soit 25 par an en moyenne) entre 2000 et 2002. L'?ge moyen des patients d?c?d?s est rest? stable puisqu'il est de 66,5 ans pour ces deux p?riodes.

La dur?e moyenne d'hospitalisation des patients d?c?d?s dans le service ?tait de 21 jours pendant la p?riode 1990-1992 alors qu'elle n'est plus que de 14 jours entre 2000 et 2002.

Les patients pris en charge en fin de vie sont en majorit? des patients atteints de m?lanome multim?tastatique qui repr?sentaient 48?% des patients d?c?d?s entre 1990 et 1992 versus 49?% pendant la p?riode 2000-2002. Les autres pathologies conduisant au d?c?s des patients dans le service ?taient pour la p?riode 1990-1992 les ?rysip?les (15?%), les plaies chroniques (11?%) et les pemphigo?des bulleuses (7?%) et dans la p?riode plus r?cente les plaies chroniques (12?%), les lymphomes cutan?s (7?%) et les ?rythrodermies (5?%). La prescription d'antalgiques (et en particulier de morphiniques) a ?volu? depuis 10 ans?: entre 1990 et 1992, 41?% des patients d?c?d?s recevaient des morphiniques mais le plus souvent sous forme orale (Moscontin?, Temg?sic?). Entre 2000 et 2002, 56?% des patients recevaient des morphiniques mais essentiellement sous forme injectable (sous cutan?e ou intraveineuse). Entre 2000 et 2002, l'?quipe mobile de soins palliatifs du CHU a particip? ? la prise en charge de 45?% des patients en fin de vie. Entre 1990 et 1992, un seul appel au m?decin du centre anti-douleur ?tait not? (l'unit? de soins palliatifs n'a ?t? cr??e qu'en 1994).

Discussion

Cette ?tude montre une forte progression du nombre de patients en fin de vie pris en charge dans le service depuis 10 ans. Ces patients sont principalement des malades relativement jeunes atteints de m?lanome m?tastatique. Cette ?volution peut s'expliquer en partie par la hausse du taux de mortalit? du m?lanome entre ces deux p?riodes de 1,56/100?000 en 1988-1989 ? 2,2/100?000 en 1998-1999 (chiffres INSERM) et par l'augmentation de l'activit? de canc?rologie de l'ensemble des services de dermatologie en France [1]. Cette activit? g?n?re actuellement le plus grand nombre d'hospitalisations et le 2e plus grand nombre de journ?es d'hospitalisation [1]. M?me si la dur?e moyenne d'hospitalisation des patients en fin de vie a baiss? depuis 10 ans (20 jours vs 14 jours), elle reste tr?s au dessus des dur?es moyennes de s?jour enregistr?es pour le service (5 jours entre 1990 et 1992 et 3 jours actuellement). Cette augmentation d'activit? de canc?rologie entra?ne une prise en charge plus lourde pour l'?quipe soignante sur le plan m?dical mais aussi psychologique alors que les effectifs d'infirmi?res et d'aides-soignantes sont rest?s les m?mes pendant cette p?riode. L'?quipe mobile de soins palliatifs est actuellement sollicit?e dans presque la moiti? des cas, permettant une meilleure prise en compte de la souffrance des patients comme en t?moigne les modifications observ?es dans les prescriptions de produits morphiniques.

[1] Ann Dermatol V?n?r?ol 2002?; 129?: 1266-127.

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