c56 - Lymphomes cutan?s et exposition aux b?ta 2 agonistes
M?D'Incan?(1), JP?Fagot?(2), A?Flahault?(2), P?Bernard?(2), L?Vaillant?(3), P?Joly?(4), M?Beylot-Barry?(5), E?Esteve?(6), F?Grange?(7), P?Souteyrand?(1), Groupe Fran?ais d'Etude des Lymphomes Cutan?s
(1)Service de Dermatologie, H?pital H?tel Dieu, Clermont-Ferrand
(2)INSERM U444, Facult? de M?decine Saint-Antoine, Paris
(3)Service de Dermatologie, H?pital Robert Debr?, CHU, Reims
(4)Service de Dermatologie, H?pital Trousseau, Tours
(5)Clinique de Dermatologie, H?pital Charles Nicolle, CHU, Rouen
(6)Service de Dermatologie, H?pital du Haut-Lev?que, Pessac
(7)Service de Dermatologie, H?pital Porte Madeleine, CHR, Orl?ans.
Mots cl?s : Lymphome cutan? (m?dicaments).
Introduction
En dehors des lymphomes B d'origine borr?lienne et des formes cutan?es pures du lymphome associ? ? l'HTLV1, aucune ?tiologie n'est connue pour les lymphomes cutan?s. L'existence des pseudolymphomes d'origine m?dicamenteuse nous a conduit ? envisager la possibilit? de l'induction de lymphomes par la prise chronique de m?dicaments.
But
D?terminer si une ou plusieurs expositions ? des m?dicaments sont associ?es ? la survenue d'un lymphome cutan?.
Patients et m?thode
Notre enqu?te de type cas-t?moins a port? sur une p?riode de huit mois. Les expositions m?dicamenteuses (observ?es au moment du diagnostic de la maladie et en ?liminant celles pour lesquelles nous avions la certitude qu'elles n'existaient pas au d?but des sympt?mes) de patients atteints de lymphomes cutan?s (cas) ont ?t? recueillies syst?matiquement par les membres du Groupe Fran?ais d'Etude des Lymphomes Cutan?s. La fr?quence d'exposition des m?dicaments, regroup?s en 20 classes, a ?t? compar?e entre les cas et deux groupes de t?moins, l'un constitu? de 738 patients hospitalis?s en France (groupe T1) durant la m?me p?riode pour des motifs aigus divers et l'autre de 155 patients consultant pour des affections aigu?s b?nignes en cabinet de m?decine g?n?rale (groupe T2).
R?sultats
Quatre vingt dix sept cas de lymphomes ont ?t? collig?s et inclus dans l'?tude. Parmi les 20 classes m?dicamenteuses, deux sont plus fr?quemment retrouv?es chez les cas que chez les t?moins?: avec les b?ta2agonistes, le risque relatif est de 7,75 (IC[1,08?; 55,64]) avec le groupe T1 et de 6,51 (IC[0,29?; 145,79]) avec le groupe T2?; le risque relatif de lymphome est de 3,92 avec les antid?presseurs (paroxetine, tianeptine, amineptine) dans la comparaison avec le groupe T1 (IC [1,16?; 13,29]), mais de 0,79 (IC[0,23?; 2,70] avec le groupe T2.
Commentaires
Il s'agit de la premi?re ?tude rapport?e visant ? l'identification d'une classe m?dicamenteuse ? l'origine de lymphomes cutan?s. Ce type de travail se heurte ? d'importantes difficult?s m?thodologiques?: raret? de la maladie ?tudi?e et grand nombre de types anatomo-cliniques diff?rents rendant tr?s difficile une ?tude propre ? chaque type de lymphomes, difficult? ? d?terminer avec pr?cision la chronologie entre le d?but de la prise m?dicamenteuse et le d?but des sympt?mes souvent tr?s ancien, nombreuses prises m?dicamenteuses dans les tranches d'?ges o? surviennent les lymphomes cutan?s. Aucun des m?dicaments connus pour induire des pseudolymphomes (IEC, anti-?pileptiques, ...) n'appara?t, dans notre ?tude, comme facteur de risque de survenue de lymphome. Parmi les antid?presseurs, l'amineptine (Survector?) a ?t? retir?e du march?, mais la paroxetine (Deroxat?) est largement prescrite si bien qu'une vigilance cibl?e sur cette mol?cule semble justifi?e. Il en va de m?me pour les b?ta2agonistes d'autant que les r?sultats concernant le risque, contrairement aux antid?presseurs, sont concordants avec les deux groupes t?moins.

