c15 - La pentoxifylline dans le traitement de l'?ryth?me noueux l?preux. Etude ouverte dans 14?cas
GY?De Carsalade?(1), A?Achirafi?(1), B?Flageul?(2)
(1)M?decine, DASS, Mayotte
(2)Dermatologie, H?pital Saint-Louis, Paris.
Mots cl?s : Eryth?me noueux l?preux (pentoxifylline). L?pre.
Introduction
L'?ryth?me noueux l?preux (ENL) est une complication immunologique habituelle des patients l?promateux multibacillaires. Classiquement l'ENL est consid?r? comme une maladie ? complexes immuns circulants (CIC) ou ph?nom?ne d'Arthus. R?cemment l'?l?vation du taux sanguin du TNFa au cours des pouss?es d'ENL a ?t? rapport?e sugg?rant qu'il pourrait jouer un r?le dans les manifestations de l'ENL [1]. Le thalidomide (TH) et les cortico?des g?n?raux (CG), tous les deux inhibiteurs de la production de TNFa par les monocytes et les PNN sont les m?dicaments les plus efficaces dans le traitement des ?pisodes d'ENL [2]. Cependant le TH est rarement disponible dans les pays d'end?mie l?preuse et ses effets t?ratog?nes limitent son utilisation. Les effets secondaires des cortico?des et la fr?quente cortico-d?pendance que ceux-ci entra?nent dans l'ENL posent un r?el probl?me th?rapeutique. R?cemment l'efficacit? de la pentoxifylline (PTX), ?galement inhibiteur in vitro et in vivo de la production de TNFa [4] a ?t? d?crite dans le traitement de l'ENL [5, 6].
Patients et m?thodes
Nous rapportons notre exp?rience sur son utilisation chez 14 patients l?preux souffrant d'une premi?re pouss?e d'ENL (11 cas) ou d'un ENL chronique cortico-d?pendant (3 cas). La PTX a ?t? prescrite ? la dose de 800 mg 3 fois par jour (2 cas) ou 400 mg 3 fois par jour (12 cas). Son arr?t a ?t? soit brutal au moment de la disparition des sympt?mes soit progressif sur 4 mois. La s?v?rit? de l'ENL a ?t? cot? de 0 ? 4 (0?: pas d'ENL?; 1?: ENL a minima?; 2?: ENL mod?r?; 3?: ENL typique?; 4?: ENL s?v?re). Les patients ont ?t? vus ? J0, J7, J21 puis tous les mois jusqu'? l'arr?t de la PTX. Le suivi apr?s l'arr?t de la PTX a ?t? en moyenne de 2 ans.
R?sultats
Chez les 11 patients pr?sentant une premi?re pouss?e d'ENL, tous les signes g?n?raux et neurologiques ont disparu en 1 semaine?; ? J21 la moiti? des patients ?tait gu?rie, l'autre moiti? avait une am?lioration franche (degr? 1)?; une gu?rison totale a ?t? obtenue en moyenne en 25 jours (7 ? 70 jours). Les 5 patients chez qui la PTX a ?t? arr?t?e brutalement ? l'arr?t de la pouss?e ont r?cidiv? dans les 2 ? 3 mois suivants alors qu'aucun des patients chez qui l'arr?t a ?t? progressif n'a rechut?. Des 3 patients avec ENL cortico-d?pendant, 1 seul a ?t? gu?ri de son ENL au bout de 6 semaines et une diminution de la corticoth?rapie a pu ?tre r?alis?e. Aucun effet secondaire notable n'a ?t? observ? ? l'exception de troubles digestifs (naus?es, diarrh?es) chez les 2 patients ayant re?u 2?400 mg de PTX par jour ce qui a motiv? une r?duction de dose chez l'un et un arr?t volontaire chez l'autre.
Commentaires
Nos r?sultats sont comparables ? ceux rapport?s par Nery et al. (6) chez 14 patients trait?s par 1?200 mg/jour de PTX pendant 2 mois. Le d?lai moyen de gu?rison compl?te (25 jours) est plus long que celui g?n?ralement observ? chez les patients trait?s par TH (14 jours) ou par les CG (21 jours) [5]. Cette diff?rence est principalement due ? une clairance plus lente des l?sions cutan?es mais pas des autres sympt?mes. Le caract?re r?cidivant de l'ENL est connu. Pour cette raison, il est pr?conis? de r?duire progressivement le TH ou la CG [2]. Nos r?sultats sugg?rent qu'? la fin d'un ?pisode d'ENL, la PTX devrait ?galement ?tre arr?t?e progressivement (4 mois semblent suffisants) et non brutalement pour ?viter les r?cidives. En conclusion, la PTX pourrait ?tre pr?cieuse pour le traitement des ?pisodes d'ENL. En raison de sa s?curit? d'emploi, elle pourrait constituer un traitement de premi?re ligne des ?pisodes d'ENL. Des ?tudes randomis?es seraient utiles pour confirmer cet int?r?t.
[1] Barnes PF et al. Infect Immunol 1992?; 60?: 1441-6.
[2] Lockwood DN. Lepr Rev 1996?; 67?: 253-9.
[3] Zabel P et al. Immunobiology 1993?; 187?: 447-63.
[4] Sampaio EP et al. Clin Exp Immunol 1998?; 111?: 300-8.
[5] Moreira AL, Kaplan G. Int J Lepr 1998?; 66?: 61-5.
[6] Nery JAC et al. Indian J Lepr 2000?; 72?: 457-67.

