Présentation des communications

c3 - Risque accru de diab?te cortico-induit dans le pemphigus??

R?Gharzouzi?(1), P?Thion?(1), J?Revuz?(1), JC?Roujeau?(1)

(1)Service de Dermatologie, H?pital Henri Mondor, Cr?teil.

Mots cl?s : Pemphigus (diab?te corticoinduit).


Introduction

Le diab?te est une complication ?tablie des fortes doses de corticoides. L'incidence de cette complication est cependant mal ?valu?e (10 ? 40?%). Dans l'analyse r?trospective d'une s?rie de pemphigus en Tunisie le Dr B Fazaa (communication orale) notait une fr?quence tr?s ?lev?e de diab?te induit (45?%). Nous avons voulu v?rifier si ces constatations ?taient confirm?es sur une autre s?rie de pemphigus et diff?rente pour d'autres indications.

Malades et m?thodes

Analyse r?trospective des dossiers de deux groupes de malades susceptibles d'?tre trait?s par fortes doses de corticoth?rapie g?n?rale prolong?e pour pemphigus (P, 61 cas) ou pour dermatomyosite (DM, 39 cas) et suivis dans notre service entre janvier 1996 et mars 2003, quelle que soit la date initiale du diagnostic. Ont ?t? recueillis?: dose maximale de corticoides, notion de diab?te avant traitement et diab?te sous traitement d?fini comme une glyc?mie > 11,1 mMol/L (crit?res de l'American Diabetes Association 2000 [1]) et/ou un traitement par insuline ou antidiab?tiques oraux.

R?sultats

Chez les malades suivis pour pemphigus 38/61 (62?%) ?taient trait?s par corticoth?rapie g?n?rale ? dose <= 0,5 mg/kg/j, C'?tait le cas pour la dermatomyosite chez 22/39 (56?%). Les deux groupes de patients ne diff?raient pas pour l'?ge (moyenne 42,2 vs 43,1), la r?partition des genres (66?% vs 72?% de femmes), le poids (63,6 ? 13 vs 62,7 ? 1) et la dose maximale de prednisone (1,3 ? 0,4 vs 1, 4 ? 0,4 mg/kg/j). Un patient dans le groupe DM et aucun dans le groupe P avait un diab?te connu avant l'initiation de la corticoth?rapie. En cours de traitement, un diab?te ?tait diagnostiqu? dans 3 cas de DM (incluant le diab?te pr?alable) soit 13,6?% et dans 17 cas de pemphigus soit 44,7?% (p = 0,02), correspondant ? un odds ratio de diab?te cortico-induit de 5,1 (1,3-20) dans le pemphigus par rapport ? la dermatomyosite.

Commentaires

Bien qu'une telle ?tude r?trospective soit suspecte de biais, elle semble confirmer l'impression clinique et les r?sultats du Dr Fazaa d'une fr?quence plus ?lev?e de diab?te induit au cours pemphigus que de la dermatomyosite pour des doses analogues de corticoides. Nous n'avons pas d'explication formelle mais Pemphigus et Diab?te ont ?t? l'un et l'autre associ?s ? HLA DR4 (en d?s?quilibre de liaison avec surtout DQb1*0302 pour le diab?te [1] et DQb1*0503 pour le pemphigus). Il est donc possible que le risque de diab?te soit g?n?tiquement associ? ? celui de pemphigus. Si d'autres ?tudes confirment que le risque de diab?te induit est plus ?lev? au cours du pemphigus que dans d'autres maladies trait?es par corticoides, cela justifierait de renforcer les efforts pour trouver des traitements d'?pargne en corticoides et une surveillance particuli?rement attentive de la glycor?gulation chez les malades atteints de pemphigus.

[1] Harrison's principles of internal medicine 15th edition. Fauci Braunwald Isselbacher Eds, McGraw-Hill 2002.

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